• "Elles ont inventés le Harry Potter féminin" (Le Parisien)

    Qui se cache derrière Oksa Pollock, la nouvelle héroïne des ados? Deux bibliothécaires de Strasbourg, qui ont au départ autoédité ses aventures, désormais traduites en 21 langues.  

    C'est un roman dans le roman. Le 31 décembre 2005, noyant dans la douceur de son bain la déception d'un énième refus d'éditeur, Cendrine Wolf, 35 ans, bibliothécaire à Strasbourg, est traversée d'un flash. Elle vient d'imaginer une adolescente d'aujourd'hui, bien dans sa peau et sa famille, mais sujette à des phénomènes paranormaux et appelée à découvrir des territoires de pure fantaisie. Aussi sec, elle appelle sa collaboratrice, Anne Plichota, 36 ans, avec qui elle s'emploie en vain à imaginer des récits dessinés. Le lendemain naît Oksa. "Une tante d'Anne, d'origine ukrainienne, se prénomme Oksana" raconte Cendrine, ancienne éducatrice spécialisée, brune et coiffée comme son héroïne. "On voulait l'appeler Oksana Procopus mais c'était trop compliqué. Pollock sonnait comme une évidence" renchérit Anne. Cette maman aux cheveux cendrés d'une petite fille de 10 ans a grandi à Jard-sur-Mer, en Vendée, de parents tôt divorcés. Elle a détesté son adolescence, appris le chinois et fait tous les métiers, d'aide-soignante à écrivain public. 

    Attablées, un après-midi ensoleillé de mars, au bar de l'Opéra, à Strasbourg, les deux femmes font à rebours le chemin d'un conte de fées qui s'est joué, au début, sans baguette miracle. "Honnêtement, je pensais qu'on n'allait pas tenir dix pages" reconnaît aujourd'hui Anne, qui a plus d'une fois failli laisser tomber. C'était sans compter sur l'intuition de Cendrine. "Il fallait que ce livre existe et qu'il soit lu", martèle cette dernière. "J'étais certaine que nous aurions un éditeur." Mission accomplie. Cent trente mille exemplaires vendus à ce jour sous label XO. Sans compter l'artisanale et risquée mise en orbite sur fond d'autoédition. Mille ouvrages imprimés payés de leur poche, déposés au porte-à-porte chez les libraires. "On s'est dit qu'il se passait un truc lorsqu'on nous a redemandé, ici et là, un carton de quinze livres" se souvient Cendrine. A Strasbourg, des gamins de 6ème réunis en comité de lecture ont activé le bouche-à-oreille. Jusqu'au jour où les fans ont cherché en vain Oksa au Salon du livre de la jeunesse de Montreuil. "Ils étaient furieux. Ils ont envoyé des lettres aux éditeurs, à des journaux." L'éditeur Bernard Fixot a eu vent de cette tempête. En 2009, il convoquait les deux romancières dans ses bureaux de la tour Montparnasse. "Il nous a dit : Je vais imprimer à 50 000!" sourit Anne. "On trouvait ça fou! 50 000? Ce n'est pas un peu trop?"

    "Aujourd'hui, c'est comme si nous étions passées du statut de petite entreprise familiale à celui de multinationale" résume Anne, qui s'est fait dans le roman une spécialité des recettes magiques. Cendrine fignole la psychologie. Les personnages ne sont ni parfaits, ni solitaires, ni sanglés par les tabous. Chaque lundi, toutes deux travaillent de concert. Le quatrième tome est en route. Mais elles préparent aussi "un thriller pour adultes et une trilogie". C'est le triple effet Oksa Pollock.  

    Article parut dans Le Parisien
    « Présentation des personnages principaux de "Sabrina The Magic Within""Les Années Tara Duncan" (Le Parisien) »

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