• HUNTIK - Les Chercheurs d'Amulettes
    Série créée par Iginio Straffi

    "Lok se sentit léger et entendit une voix lui chuchoter dans la tête: Je suis avec toi... je t'aiderai. Par réflexe, Lok plongea la main dans la poche de cuir et prit l'amulette de son père. La voix dans son esprit lui parla encore: Réveille-moi. Lok comprit! C'était le Titan de son père qui lui parlait."

    Deux adolescents courageux. Des explorateurs qui combattent pour entrer en possession d'amulettes magiques et de puissantes créatures qu'ils peuvent invoquer. Une société impitoyable et terrifiante qui veut conquérir le monde.
    Huntik: une aventure à couper le souffle.

    Lok Lambert est un jeune garçon passionné d'énigmes qui fréquente l’Académie Préparatoire de Venise. Un jour, avec son amie Sophie, il trouve un journal et un pendentif ayant appartenu à son père, un érudit ayant disparut des années auparavant dans des circonstances obscures.
    Cette nouvelle découverte le met sur la route des Chercheurs: des explorateurs divisés en factions dispersés à travers le monde qui se disputent le contrôle des amulettes, des objets créés par les populations antiques afin d'invoquer les Titans, des créatures magiques dotées de pouvoirs extraordinaires. Après une dure formation, Lok devient lui aussi un Chercheur. Avec ses amis, il part à la recherche de l'Antique Amulette de la Volonté, dans un voyage plein de dangers et de rebondissements qui l'amènera à combattre contre les malveillants membres de l'Organisation, une société terrifiante qui veut dominer le monde.

    De la nouvelle série du créateur des Winx, un grand roman d'aventure et de mystère!

    Frank J.Martucci a eu une vie pleine d'aventures. Les plus importants ont été: naître, partir faire le tour du monde en scooter, s'arrêter pour épouser une jeune fille avec les cheveux courts, adopter un chien qui sent le pop-corn et aller vivre dans une maison avec une minuscule cuisine et de grandes fenêtres. Sur le mur en face de son bureau il y a une affiche des Goonies.

    Huntik - I Cercatori di Amuleti
    Écrit par Frank J.Martucci
    Édité par les éditions Fabbri Editori
    Sortie le 19 novembre 2008
    Nombre de pages: 408 pages
    Prix: 17€50
    Vendu uniquement en Italie


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  • Huntik - La Cité de l'Atlantide
    Série créée par Iginio Straffi

    "Le journal pulse d'une lumière magique. Toi, Sophie, Dante et Zhalia le regardez la bouche ouverte; tu n'as presque pas peur, parce que tu sais que vous êtes à un point tournant. Tu l'ouvres, le feuillette et trouve un message de ton père: il dit qu'il s'est dirigé vers la Thessalonique, en Grèce, et qu'il veut rejoindre la cité engloutie de l'Atlantide..."

    Es-tu prêt à le suivre?

    Lok, avec ses amis de la Fondation Huntik, est sur le point d'embarquer dans une nouvelle aventure, qui le portera dans les abysses de la mer jusqu'aux portes de la cité de l'Atlantide. sur les traces de son père et de la mythique Amulette de la Volonté. Mais cette fois, ce sera à toi, lecteur, de te mettre dans la peau du jeune Chercheur et de choisir pour lui. Parce que ceci est un livre-jeu, où l'aventure se combine avec le jeu et l'amusement: toutes les fois où tu te trouveras devant un carrefour, ce sera à toi de décider quelle direction prendre. Tu devras combattre, résoudre des énigmes, choisir si tu aides tes amis ou si tu continue seul. Et de toi seul dépendra l'issue de la mission...

    De la nouvelle série Rainbow, un livre-jeu amusant qui assemble aventure et mystère!

    Frank J.Martucci a eu une vie pleine d'aventures. Les plus importants ont été: naîtrepartir faire le tour du monde en scooter, s'arrêter pour épouser une jeune fille avec les cheveux courts, adopter un chien qui sent le pop-corn et aller vivre dans une maison avec une minuscule cuisine et de grandes fenêtres. Sur le mur en face de son bureau il y a une affiche des Goonies.

    Huntik - Librogame - La Città di Atlantide
    Écrit par Frank J.Martucci
    Édité par les éditions Fabbri Editori
    Sortie le 25 novembre 2009
    Nombre de pages: 304 pages
    Prix: 19€
    Vendu uniquement en Italie


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  •   "Eh, fais un peu attention!"

     "Pour qui tu te prends avec ce chapeau, Indiana Jones?"

     "Où cours-tu, Indiana Lok?"

     Lok ne se retourna même pas, refusant de fusiller du regard ses camarades comme il le faisait souvent quand ils le taquinaient. Non pas que son regard faisait beaucoup peur, en réalité. Mais Lok était trop pressé pour les écouter, et il continua à courir.

     Il venait de terminer la dernière heure de classe et la cour de l'Académie Préparatoire de Venise était pleine à craquer d'élèves. Lok n'avait pas le temps d'esquiver poliment les groupes qui se tenaient devant lui. Il s'était endormi juste au moment où le professeur d'histoire avait répété les arguments en faveur de l'examen de fin d'année, et maintenant il devait y remédier. Il devait courir, rejoindre au plus vite Sophie et lui demander de l'aide, sinon il ne serait jamais en mesure de surmonter l'épreuve finale du lendemain. Mais la jeune fille devant lui, qui avait de longs cheveux bruns qui bougeaient au rythme de ses pas et qui avait la tête baissée comme si elle lisait quelque chose, ne sembla nullement ralentir. Il y avait trop d'étudiants et Lok risquait de la perdre de vue.

     "Eh, attends!"

     La jeune fille était sortie de la cours et traversait le pont sur le canal.

     "Sophie!"

     Enfin elle s'arrêta. Elle se retourna et le regarda d'un air interrogateur. Ou peut être qu'elle regardait son chapeau? Un peu gêné, Lok essaya de se convaincre que c'était un chapeau vraiment sympa.

       "Sophie, c'est ça?"

     "Sophie Casterwill" répondit-elle, avec un étrange R qui rappelait ses origines françaises. "On se connaît?"

     On se connaît? D'accord, Sophie avait toujours les yeux collés à un livre et le nez entre les pages, mais elle devait se souvenir de lui.

    "Je m'appelle Lok, Lok Lambert. Je suis assis derrière toi en cours d'histoire depuis le début de l'année."

     Sophie fronça les sourcils et plissa les yeux, comme si elle essayait de se concentrer.

     "Oh, désolée. Je crois que je ne t'ai jamais remarqué."

     "J'étais aussi assis à côté de toi en mathématiques l'année dernière." Mais elle ne donna aucun signe de l'avoir reconnu.

    "Et en sciences, l'année d'avant."

     Sophie continua de le regarder comme si c'était la première fois qu'elle le voyait, et Lok s'imagina être une tâche floue sur la photo de classe d'histoire qu'elle devait avoir à l'esprit.

     "Écoute, Lok" commença à dire Sophie, un peu impatiente. "Est-ce que tu vas m’énumérer tous les endroits où tu as été assis ces dernières années, ou tu voulais me dire quelque chose de sérieux?"

     "Non... je sais, oui. Je veux dire..." Lok eu du mal à articuler une réponse sensée, mais la seule chose qu'il avait en tête c'était la façon injuste dont les jolies filles de son âge faisaient pour qu'il se sente plus petit de dix ans à chaque fois qu'il essayait de leur parler. "En bref, je me suis endormi pendant la révision de l'histoire. Tu es la fille la plus intelligente de la classe: est-ce que tu pourrais me passer tes notes de..."

     Sophie ne le laissa pas finir sa phrase. "Écoute, tu sembles être un type sympa, mais je n'aime pas les tricheurs." Elle se retourna et s'éloigna, sa jupe courte rouge se balançant au rythme de ses pas.

     Lok en resta bouche-bée de stupéfaction. Tricheur? Lui? Il n'avait jamais demandé aux autres de lui passer les réponses! "Sophie, attends! Mais qu'est ce que tu as compris?"

     Continuant à marcher sans se retourner, Sophie agita le magazine qu'elle tenait à la main en signe d'adieu. Lok regarda mieux. Ce n'était pas n'importe quel magazine: c'était un magazine d'énigmes! Voilà pourquoi Sophie ne s'était pas retournée quand il l'avait appelé la première fois: elle était trop occupée avec une grille de mots croisés.  Lok reprit courage, se précipita et la rejoignit. "Tu aimes les mots croisés?"

     "Bien sûr. C'est un excellent exercice pour l'esprit. Tu devrais essayer toi aussi" dit Sophie sans lever les yeux, concentrée sur la quatrième colonne verticale du schéma.

     C'est alors que Lok ressenti cette étrange mais agréable sensation qu'il ressentait à chaque fois qu'il était sur le point de résoudre une énigme. "Faisons ça: si j'arrive à la finir en moins de deux minutes, tu m'aidera à réviser. D'accord?"

     La proposition prit Sophie au dépourvu. Pourquoi pas? Elle lui sourit avec un air de défi. "C'est impossible que tu ai un vocabulaire plus riche que le mien!"


    *   *   *

      "Je n'arrive pas à y croire, c'est parfait." Ce jeune blond ébouriffé, qui marchait devant, en essayant de rester en équilibre sur la balustrade sans tomber dans le canal, a pu terminer la grille de mots croisés. En moins de deux minutes. Elle qui essayait de la résoudre depuis deux jours!

     "Avec ton aide, je pourrais même être en mesure d'obtenir une bonne note" déclara Lok. "Alors, tout va bien?"

     "Comment?" Sophie renonça à chercher des erreurs dans le schéma et s'approcha de Lok, essayant d'éviter les bras que le garçon agitait pour maintenir son équilibre.

     "Bref, même si c'était un pari, je ne veux pas te forcer."

     "Il est vrai qu'il ne faut pas juger un livre par sa couverture" dit Sophie en souriant.

     "Qu'est-ce que tu as dit?" demanda Lok. Il perdit l'équilibre et se pencha dangereusement près du canal, mais réussit à sauter de l'autre côté, en passant presque au dessus de Sophie.

     "Rien" dit la jeune fille. "Et fait attention!"

     "Désolé."

     "Mais ne t'inquiète pas, je tiens toujours ma parole... Mais seulement si tu enlève cette chose de ta tête!"

     Lok leva les yeux vers l'extrémité de son chapeau d'aventurier. "Eh, mais qu'est-ce que vous avez tous maintenant avec mon chapeau?"

     "Parce que, pour ne pas paraître ridicule, Venise doit être une jungle."  Les deux adolescents éclatèrent de rire.


    *   *   *

        "Le dortoir est là-bas." Lok montra l'ancien bâtiment ocre et pourpre de l'autre côté du canal. Il saisit Sophie par le bras et se mit à courir. "Allez, allons-y!"

     Sophie décida de céder à son enthousiasme. Ils traversèrent le pont au dessus du canal, atteignirent la porte d'entrée, la franchir et se précipitèrent dans les escaliers de l'Académie.

     "Nous y voilà." Lok ouvrit la porte de sa chambre.

     "Wow!" s'exclama Sophie. Elle regarda autour: une chambre comme elle n'en avait jamais vu. C'était le royaume des jeux et des énigmes: un royaume ravagé par la guerre cependant, vu le désordre. Il y avait des pions partout. Le sofa rouge dans le coin en était couvert, il en dépassait même de sous le lit, ainsi que dans une paire de chaussures de sport marron. Sur le plancher, il y avait toutes sortes de jeux d'échecs: dames, go, shogi... Le lit et le bureau étaient recouverts de cartes à jouer, de dominos et de dés. Il y avait même un Rubik's Cube dans un bocal à poissons rouges inhabitée.

     "Que fais-tu? Tu n'entres pas?"

     "J'entrerai, si seulement il y avait un peu d'espace pour marcher!"

     Lok sourit. Il se gratta la tête et regarda autour de lui: c'était comme si il venait de remarquer la confusion qui régnait dans sa chambre seulement à ce moment, et seulement parce qu'il y avait Sophie.

     "Eh bien, oui, je sais que ma collection a pris le dessus. Tu as vu ces jeux de mots croisés?" Lok montra les feuilles gribouillées qui recouvraient chaque mètre des murs.

     "Il est difficile de ne pas les voir." En faisant attention où elle mettait les pieds, Sophie s'approcha. "Je comprends maintenant pourquoi tu es si fort aux mots croisés. Tu es un vrai intello" dit-elle en souriant.

     Lok sourit à nouveau avec embarras: il avait encore de nouveau l'impression d'être plus petit qu'elle.

     "Alors? Je ne devais pas t'aider à étudier?" demanda Sophie, examinant les pièces d'un étrange puzzle en trois dimensions en terre cuite. "Tu as tes livres au moins?"

     "Bien sûr que je les ai, tu me prends pour qui?" Lok s'approcha des étagères au-dessus du canapé. Sophie le regarda fouiller parmi les vieux livres et cahiers qui perdaient leurs pages.

     "Les voici!" dit Lok, triomphalement, et tendit à Sophie deux grands livres poussiéreux, encore sous cellophane.

     "Mais tu ne les a jamais ouvert!"

     "Disons que je n'ai pas tout lu de A à Z."

     Sophie soupira, reposa le puzzle sur le bureau et saisit l'un des deux volumes. Elle était sur le point de déchirer le plastique qui l'entourait, quand elle remarqua une grande statue d'argile posée sur l'étagère où Lok avait prit les livres. Elle n'arrivait pas à comprendre ce qu'elle représentait. Elle était grosse et informe, et avait l'air très ancienne. "Qu'est-ce que c'est?" demanda t-elle en s'approchant de l'étagère.

     "Attends! N'y touche pas!" dit Lok en voyant Sophie se mettre sur la pointe des pieds pour réussir à attraper la statue.

     "Je veux juste y jeter un coup d’œil."

     Sophie avait déjà touché la statue du bout des doigts qui semblait en équilibre précaire.

     "Non, attends! C'était à mon père!"

     Lok était tellement concentré sur les mains de Sophie qu'il oublia le désordre sur le plancher, et en particulier le fou noir, qui finit sous son pied et le fit glisser. Lok fit de son mieux pour ne pas tomber (il agita les bras, essaya de se jeter en arrière afin de retrouver son centre de gravité, il voulait même se saisir par les cheveux et se tirer dans la direction opposée), mais il ne put s'empêcher de se ruer sur Sophie. Comme dans un film au ralenti, Lok vit la statue glisser des mains de la jeune fille, prendre une lente descente dans l'air puis s'écraser sur le sol, où elle se brisa en mille morceaux.

     "Lok, je suis désolée, c'était un..."

     Ils virent en même temps, caché parmi les morceaux de la statue: un pendentif et un carnet.

     "Qu'est-ce que c'est?" dit Lok. Il s'assit par terre et attrapa le pendentif qui, au contact de ses doigts brilla, rayonnant de lumière tout son corps. "Wow, c'est bizarre! T'as vu, Sophie?"

     Sophie n'avait rien remarqué. Elle regardait le carnet, en particulier le dessin sur la couverture.

     "Ce dessin..." Sophie s'assit à côté de Lok et ramassa le journal. Elle commença à le feuilleter: une carte de Prague, d'étranges symboles qu'ils ne connaissaient pas, quelques croquis qui rappelaient les dessins de Léonard de Vinci.

     "Qu'est-ce que c'est ce truc?" demanda Lok.

     Sophie continua de parcourir le journal: d'autres cartes d'endroits inconnus, puis des pages et des pages entières de figures étranges.

     "Lok, ce livre est incroyable!"

     Lok regarda plus attentivement. "C'est une sorte de carte au trésor?"

     Sophie savait que Lok ne se rendait pas compte combien ce journal était précieux. "Tu n'imagines pas ce que c'est, pas vrai?"

     "Non. Pourquoi, tu le sais?"

     "Non, mais je crois savoir de quoi il parle" dit Sophie. "Nous devrions l'emmener à Dante Vale, c'est un expert en objets anciens. Il vit ici, à Venise."

     "Je pense que..."

     Lok ne réussit pas à finir sa phrase. Une rafale de vent frappa les volets de la fenêtre, dont les vitres se brisèrent.

     "Mais qu'est-ce que..."

     Cette fois-ci, Lok ne pu même pas finir sa phrase. Un homme en costume sombre était entré par la fenêtre, en volant. Il atterrit avec un saut périlleux au milieu de la pièce, il se leva et ajusta ses lunettes de soleil.

     "Qui est-ce?"

     Sophie n'avait aucun doute. "Un agent de l'Organisation!"

     "Qui?" demanda Lok, les yeux écarquillés. Il comprit "un agent du Professeur".

     "Rien de bon. Fichons le camp" dit Sophie, en se précipitant vers la porte.

     Lok ne bougea pas. Il ne pouvait pas détourner le regard de ce qu'il voyait: l'homme qui était entré par la fenêtre tendit le bras vers lui, et une lumière bleutée se condensa dans la paume de sa main en une sphère lumineuse, qui ressemblait à un œil froid et menaçant.

     Derrière Lok, Sophie arriva à la porte, mais dû se forcer à reculer pour éviter de finir dans les bras de deux autres agents en costume sombre et lunettes de soleil. Elle entendit crier: "AugerFrost!" et se retourna juste à temps pour voir l’œil d'énergie bleue partir de la main de l'agent et traverser la pièce. Lok esquiva le coup d'instinct, et l'AugerFrost se fracassa sur le mur, au-dessus du canapé.

     "Mais qu'est-ce qui se passe?" demanda Lok en regardant la brèche que l'énergie bleue avait ouvert dans le mur.

     "Ils veulent le journal. Cours!"

     "Arrêtez-les!" L'homme venu par la fenêtre fit un pas vers les jeunes et l'un des deux agents devant la porte leva la paume, invoquant un autre AugerFrost. Il était sur le point de le lancer, mais n'eut pas le temps: Sophie avait poussé Lok, qui serrait le journal contre sa poitrine, le faisant glisser entre les jambes de l'agent. Une fois dans le couloir, le garçon se leva et se retourna.

     Qui l'aurait cru? Il avait toujours imaginé Sophie comme une fille toujours plongée dans les livres, un peu mignonne avec son accent français. À la place, elle se battait comme un tigre, avec détermination et courage. Lok la vit esquiver un AugerFrost, bloquer les coups de ses adversaires. Puis elle bondit au dessus des deux agents. "Allons-y!"

     Ils coururent ensemble, descendirent les escaliers et sortirent du dortoir, puis traversèrent le pont et se dirigèrent vers une ruelle étroite.

     "On les a semés!" dit Lok en regardant par-dessus son épaule.

     "Il semblerait, mais continuons de courir."

     "Mais c'étaient des êtres humains ou quoi?" demanda Lok à bout de souffle.

     Sophie la sentie venir. La boule d'énergie fit exploser deux poubelles. Devant eux, sortirent deux autres agents.

     "Nous devons nous diviser" dit-elle. "Je les distrait, tu apporte le journal à Dante Vale."

     "Mais..."

     "Pas de mais." Sophie attrapa Lok par le bras et s'élança vers les agents, le traînant derrière elle. Quand elle fut à quelques pas d'eux, elle lâcha Lok et partie en avant, elle s'arrêta, se tourna, les épaules voûtées, joignit les mains pour former un support et cria:

    "Maintenant!" Lok était incapable de freiner la course. Sophie l'avait prit par surprise et, afin d'éviter de la percuter, fut contrait de placer un pied sur ses mains et de les utiliser comme tremplin. Il bondit avec le sentiment que l'air était plus léger, comme si la gravité avait tout à coup diminué, et atterrit derrière les deux agents.

     "Sophie!"

     "Je peux m'en occuper. Vas t-en!"

     "Mais..."

     "Ils ne veulent que le journal, imbécile. Tu dois le protéger!"

     Lok essaya de penser à ce qu'il pourrait faire pour l'aider, mais Sophie se libéra de l'étreinte des agents, recula et cria: "Je t'ai dit que tu devais protéger le journal!" Puis, elle se jeta sur les deux hommes en costumes sombres. Lok comprit: elle lui donnait le temps de s'échapper.

     Alors que Lok serrait le journal qu'il avait dans ses mains, il vit un troisième agent sortir de la rue, un peu plus loin qui conduisait à la place. Il regarda Sophie qui se battait pour lui. Pour le journal.

     Dante Vale. Il devait le trouver. Mais comment?


    *   *   *

      Quand elle vit finalement Lok se remettre à courir, Sophie se libéra des deux agents et recula. "Quand je disais que je pouvais me débrouiller, je le disais sérieusement."

     Lok disparut dans l'intersection, poursuivit par un seul agent. Il saurait s'en sortir, Sophie pouvait le sentir. Il mettrait en lieu sûr ce journal dont elle ne pouvait pas arrêter d'y penser: le dessin sur la couverture, ces lignes particulières avaient attiré son regard jusqu'à presque l'hypnotiser. Sophie balança un coup de pied, frappant avec précision. Puis elle sauta en arrière et se mit en position de défense, tandis que l'agent se frottait le genou.

     Ils étaient à l'extérieur, en plein jour, et Sophie n'avait que deux adversaires. Elle décida qu'elle n'avait pas besoin d'invoquer: elle devait s'échapper et retrouver Lok.

     Elle esquiva un AugerFrost, se lança contre un agent et le frappa avec toute la force qu'elle avait. L'homme recula, surpris par l'attaque rapide et assommé par le choc. Sophie se retourna, sourit et se mit à courir.

     Elle courut à une vitesse vertigineuse, en suivant un chemin désordonné pour embrouiller les agents, risquant plusieurs fois d'écraser des passants.

     Arrivée dans un lieu désert, elle regarda autour d'elle et s'arrêta. Elle tendit l'oreille. Aucun bruit de pas: elle les avait semés.

     Finalement elle prit une grande inspiration.

     Ce motif... Où avait-elle vu ce dessin?

     Sophie s'effondra à genoux, comme si quelqu'un l'avait frappé à l'estomac. Un souvenir refit surface dans son esprit, puis interféra son champ de vision. Elle vit la réalité devant elle (la place vide, les murs couleur sépia, les dalles de pierre de la chaussée) se superposer à l'image d'une grande cheminée dans une salle de séjour, les flammes qui crépitaient avalant tout. Puis un flash, et à la rêverie lui apparut de nouveau les lignes qui avaient suscité son regard: sur la couverture du carnet trouvé par Lok, et la tapisserie au-dessus de la cheminée dans son rêve. Elle se sentait petite, comme une enfant: elle entendit les cris de deux adultes qui lui paraissaient familiers, mais elle ne pouvait pas les voir.

     Alors elle éclata en sanglots. "Maman... Papa!"  

    Traduction de l'italien par Elementix

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